Il y a quelques années en cherchant à me former, je tombe par hasard sur un article qui parle de la pédagogie Montessori. Cet article fait bien plus qu’attiser ma curiosité, il m’interroge profondément sur l’éducation que je donne à mes enfants et mon regard sur mes accueillis. Me voilà donc plongée dans le livre « L’Enfant » de Maria Montessori. Une révélation ! Quelle bienveillance, quelle intelligence envers nos tout-petits, je suis conquise ! J’écume alors tout les blogs d’internet à la recherche d’informations. Bien sûr j’y trouve tout et son contraire, et les clichés qui vont avec. Même si je pense avoir compris les principes de base et la théorie de cette pédagogie : bienveillance, cadre, et valorisation de l’autonomie, il manquait la pratique et l’imprégnation. Je décide alors de me former, en distanciel pour commencer puis avec un stage pratique auprès d’une éducatrice AMI. Je découvre alors un vrai monde qui fait tomber un à un tous les clichés dont j’avoue être encore imprégnée.
Mon accueil s’inspirera à partir de ce moment là de cette pédagogie. Petit à petit, un pas devant l’autre, je change ma façon de travailler et l’environnement, jusqu’à obtenir l’aménagement actuel.
La pédagogie Montessori est avant tout une histoire de posture, et non pas d’activité comme on pourrait le lire partout. C’est accompagner l’enfant en prenant en compte les différentes étapes de son développement physique, psychique et de son indivudalité. En lui apportant l’environnement nécessaire et en l’accompagnant vers ce qu’il désire le plus : s’inscrire dans son cercle social et être autonome.
L’adulte est le premier modèle de l’enfant. Je me comporte alors comme je souhaite qu’ils se comportent en retour. Je montre l’exemple. En aucun cas, mon attitude n’est parfaite et rigide, mais je prends en compte que si par exemple je jette mes chaussures en arrivant de promenade, alors les enfants feront de même. Or, si je les range correctement à leur place, les enfants feront de même, tout simplement.
L’enfant absorbe tout de son environnement, le bon comme le mauvais, avec objectivité. On pourrait le comparer à un appareil photo qui capte l’instant, l’ensemble d’une vue, peu importe le nombre d’éléments présents, le nombre de personnes, et les détails que l’on n’aurait pas remarqués de prime abord.
J’ accompagne, propose, prépare, et je pose un cadre et des limites sécurisantes et structurantes. Il apprend les règles de vie en société. L’enfant ne fait pas ce qu’il veut, il peut choisir son activité (plateaux, dessin ou autre) mais doit s’en saisir dans le respect du matériel, des autres et j’y veille.
Même si cela ne se voit pas au premier coup d’oeil, l’environnement que je propose dans le cadre de cette pédagogie est préparé avec soin, pour eux et pour moi. Pour eux, pour assurer leur épanouissement et leur sécurité et pour moi, avoir l’esprit tranquille et pouvoir pallier aux différents événements qui pourraient survenir dans la journée.
Les activités en plateaux sont dans des placards que je peux fermer, assurant la sécurité des plus petits mais aussi ma charge émotionnelle. Je prends soin de ne pas être dépassée. Cela assure une ambiance calme et détendue pour tous, garant d’une bonne journée pour eux, moi et par ricochet pour vos soirées avec enfants.
Les activités sont séparées des jeux libres pour les mêmes raisons, à chaque temps de la journée sa pièce de vie.
Même si cette pédagogie est la ligne conductrice de mon accueil, je ne suis pas enfermée dans cette méthode. Au cœur de mon accueil, il y a aussi des arts plastiques, des bacs sensoriels, des ateliers musicaux, de grandes balades quotidiennes, et même des jouets en plastique !
Comme dit plus haut, c’est surtout une histoire de posture et d’être. J’essaie de maintenir une ambiance sereine et calme, mais nous dansons et chantons aussi beaucoup trop fort. Une question d’équilibre.